Tu as pu lire à quel point je trouve que la honte est une épidémie de notre société. La honte amène à l’indifférence, au jugement et à l’isolement: on n’assume pas et on se coupe du monde, ce qui ne fait que renforcer le pouvoir de la honte.
Quel est son antidote alors ? Une idée ? Comment couper court le cercle vicieux de la honte?
En pratiquant l’empathie ! Ce sentiment nous permet de nous reconnecter à notre source véritable, à notre amour de soi et d’autrui.
L’empathie est un miracle pour :
– soi : dès que je me sens honteuse, au lieu de me juger, j’accueille. J’identifie pourquoi j’ai honte et je pratique l’indulgence envers moi-même. Je me prends dans mes bras, je me rassure.
– l’autre: nous avons tous ressenti la honte un jour. Raison de plus pour, au lieu de juger, être avec l’autre lorsqu’il se sent honteux et lui dire “je te comprends, je suis avec toi, tu n’es pas seul.” L’empathie nous permet de ressentir les émotions des autres en arrivant à se mettre à leur place. Le fait de pouvoir dire « moi aussi » change la donne radicalement. Un lien est créé, une porte de sortie est ouverte. Nous ne sommes plus seuls, voués à notre propre juge intérieur, désespérés.
Grâce à l’empathie, nous nous connectons véritablement à autrui, et indirectement à nous-même, grâce à l’effet miroir merveilleux qu’offrent les relations.
Cette démarche demande une grande vulnérabilité, qui rassemble. Si nous voulons vraiment nous retrouver, nous devons comprendre et connaitre l’empathie par le chemin de la vulnérabilité, en ouvrant notre cœur par la voix et la présence.
Nous tombons les masques, nous nous ouvrons et accueillons l’autre tel qu’il est, et vice versa. Nous laissons nos émotions nous traverser au lieu de les nier. Nous acceptons que oui, aujourd’hui ça ne va pas fort, mais ce n’est pas pour autant que nous sommes faibles. Au contraire. Notre vulnérabilité nous rend plus forts, plus authentiques et maîtres de ce qui se passe réellement en nous, sans en avoir honte.
Personne n’est parfait. Nous ne sommes pas des machines. Nous avons le droit de nous tromper, de ne pas y arriver, de tomber et de nous relever, là est le véritable chemin de la vie humaine. Nous apprenons, chaque jour, ce qui marche et ce qui marche moins pour nous, avec humilité et c’est comme ça que nous évoluons.
Compassion et bienveillance, envers nous-même et l’autre.
L’empathie comme pansement sur le bobo de la honte, ça fait trop du bien 🙂